Lactarius bertillonii (Neuhoff ex. Z. Schaefer) M. Bon

Habitat :

Trouvés le 1er septembre 2011 dans un bois en pente de la commune de Chaffois, le long de la route entre Sombacour et Chaffois, dans une hêtraie plutôt ancienne, partiellement replantée en épicéas, sur sol calcaire, en Compagnie de Sylviane & Jean-Marc Moingeon, Gilbert Moyne, Bernard Jarroux (station découverte par Sylviane).
 
Chapeau :
 
Jusqu’à 160 mm, convexe à plan convexe, toujours plus ou moins déprimé au centre et à marge plus ou moins enroulée, rabattue ; très irrégulier, bossué à ambitus ondulé. Revêtement sec, finement et joliment velouté comme la langue d’une superbe femme, pouvant même montrer sous la loupe de courts et petits amas villeux dressés. Pouvant aussi être parcouru par des veines obtuses et confuses ; d’aspect assez martelé ou à petites dépressions comme de fausses scrobicules mais à bords non assez nets pour en être de vraies. D’abord bien blanc puis ocre jaune à brunissant plus ou moins à la vétusté et par endroits, pouvant même finalement être taché de zone brun noirâtre dans l’extrême vétusté ; gercé crevassé en mosaïque plus ou moins étendue à la sécheresse,. Marge longtemps enroulée et le restant toujours au moins courtement même sur les plus gros exemplaires, ondulée, voire plus ou moins lobée, grossièrement martelée à confusément cannelée.
 
Lames :
 
Jusqu’à 5 mm, assez épaisses, falciformes, assez espacées mais peut-être un peu moins que chez Lactarius vellereus, peu à moyennement pentues, plus rarement bien décurrentes, anastomosées. vers le pied, blanchâtres à crème pâle, se salissant de brun ocre à la fin. Arête concolore, légèrement irrégulière. Sporée blanche (Dagron 1 = Romagnesi 1a)
 
Stipe :
 
25-60 x 25-45 mm, puissant, généralement plus court que le chapeau, souvent s’amincissant un peu jusqu’à une base ronde, plus rarement égal, assez régulier, mais pouvant être parcouru de veines confuses sous les lames ou de petites bosses et de petits creux peu en relief. Finement velouté comme le chapeau. Blanc au début mais pouvant s’ocracer surtout vers la base mais la coloration est généralement bien plus discrète que celle qui peut tacher le chapeau.
 
Chair :
 
Ferme, blanche, devenant jaune pâle sans doute parce que le lait en séchant prend cette couleur. Sans odeur notable et saveur piquante. Gaïac sur la chair : positif. Formol sur la chair : inerte. Lait blanc, nettement piquant. Quand il est isolé sur une lame de verre, il devient rapidement jaune orangé sous l’action de la potasse.

 
 
Microscopie :
 
Spores (A) : (7) 7,4 - 8,2 (8,7) x (5,4) 5,7 - 6,4 (6,7) µm ; Q = (1,2) 1,23 - 1,3 (1,4) ; N = 100 ; Me = 7,8 x 6,1 µm ; Qe = 1,3 ; subglobuleuses à ellipsoïdes, couvertes d’une ornementation très fine et basse, peu visibles, non réticulée mais très dense et discontinue.
Basides (B) : 49,2-67,4 x 6,9-9,5, nettement effilées, presque cylindriques, seulement un peu épaissies dans la partie supérieure et se terminant par 4 stérigmates.
Cheilocystides (C) : (48,5) 50,1 - 73,2 (81,8) x (4,9) 5,3 - 7,2 (7,5) µm ; Q = (6,6) 7,6 - 12,9 (13,6) ; N = 16 ; Me = 61,8 x 6,1 µm ; Qe = 10,3 ; cylindriques ou fusiformes, souvent aussi sveltes qu’une jeune mannequin anorexique, à extrémité très variée, appointie, presque monilliforme, subcapitée, ou à court apicule ; très nombreuses.
Pleurocystides (D) : (69,1) 77,8 - 105,2 (144,4) x (6,1) 6,3 - 6,9 (7,1) µm ; Q = (10,7) 11,9 - 16,4 (21) ; N = 11 ; Me = 93,1 x 6,5 µm ; Qe = 14,2 ; cylindriques à très étroitement fusiformes, à sommet souvent appointi à effilé, irrégulier, subcapité, papillé, parfois bipapillé, voire plus ou moins digité ; très nombreuses.
Revêtement (E) : formé d’articles très fins (2-4 µm), nettement redressés, souples, flexueux, reposant sur des éléments plus épais.
Discussion :
 
Ce gros lactaire blanc gravite autour de Lactarius vellereus, bien plus commun, mais il en diffère du point de vue macroscopique par un lait devenant rapidement d’un jaune spectaculaire au contact de la potasse (quand il est isolé) et qui se révèle particulièrement âcre. Il est à remarquer que la chair à la coupe devient lentement mais sensiblement jaune. Blum avait proposé Lactarius bertilloni v. queletii pour ce genre d’espèce. Il serait intéressant de savoir si le type ne réagit pas de la même façon car, si la coloration est nette, elle est assez lente, voire inconstante, donc susceptible de ne pas avoir été notée. De plus, Pour Mme Basso cette combinaison serait invalide.
Enfin, la mesure sporale, prise sur un échantillon de 100 exemplaires récupérés sur sporée déposée, donne des mesures trop brèves, moins de 9 µm, alors que ce lactaire est souvent présenté comme ayant des spores pouvant atteindre voire dépasser 10 µm. Cette anomalie peut-elle s’expliquer par les conditions climatiques plutôt sèches ou est elle signifiante pour la variété queletii ?
 
 



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