Lactarius cremor Fries

 
Habitat :
 
Nombreux exemplaires souvent groupés par 4 ou 5 ou alors isolés dans un bois moussu mêlé d’épicéas ou de sapins inclus dans une forêt de feuillus classiques (chênes, hêtres, charmes…) sur sol calcaire le 10 juillet 2012 au bois de l’Aiguillon, en face de la carrière abandonnée. L’écologie de cette plante n’est pas évidente dans la mesure où ce bois est un savant mélange entre feuillus et résineux avec cependant une nette prédominance de feuillus. En revanche la présence de résineux acidifie peut-être le sol calcaire.
 
Chapeau :
 
Jusqu’à 40 mm, d’abord en boule quand il est très jeune puis convexe aplani au centre, enfin plus ou moins déprimé, parfois avec la marge, au moins en partie relevée. Presque toujours orné en son centre d’un petit mamelon peu haut et plus ou moins pointu. Revêtement sec, comme finement velouté, irrégulier, scabre ou confusément bossué, voire cannelé vers la marge, orange terne (vers Séguy 202) à rougeâtre au centre (vers Séguy 81), parfois plus brun roux et parfois avec le centre très sombre, pratiquement noirâtre. Marge onduleuse puis cannelée par endroits et finalement nettement cannelée, plissée.
 
Lames :
 
Fines (vers 1 mm), assez serrées, adnées à décurrentes par une dent qui peut se prolonger sur le stipe, plutôt serrées, brun roux et parfois brun pourpre à brun violacé par taches. Arête concolore, fimbriée, voire légèrement érodée. Sporée crème (Dagron 5 = Romagnési IIb).
 
Stipe :
 
20-40 x 4-6,5 mm, rarement droit mais souvent oblique, tordu ou arqué, égal ou s’amincissant vers la base, vaguement pruineux au sommet, fortement mais courtement ridulé de manière inorganisée, concolore au sommet, ou parfois plus pâle mais beaucoup plus foncé dans la partie inférieure, jusqu’à brun pourpre foncé.
 
Chair :
 
Brune, à lait pâle, sans doute blanchâtre mais vite tari. A forte odeur de lierre (proche de la punaise des bois), saveur assez amère, laissant un goût désagréable dans la gorge, mais non piquante.
 
Microscopie :
 
Spores (A) : (6,2) 6,5 - 7,3 (7,9) x (5,3) 5,6 - 6,3 (6,7) µm ; Q = (1) 1,1 - 1,2 (1,3) ; N = 100 ; Me = 6,9 x 6 µm ; Qe = 1,2 ; ellipsoïdes à subglobuleuses, incomplètement réticulées avec quelques verrues isolées. | 6,3 [6,9 ; 7] 7,6 x 5,4 [5,9 ; 6] 6,5 µm ; Q = 1,1 [1,2 ; 1,17] 1,2 ; N = 100 ; C = 95% ; Me = 6,9 x 6 µm ; Qe = 1,2|.
Basides (B) : (35,5) 40,1 - 42,2 (42,8) x (9,1) 9,8 - 10,9 (11) µm ; Q = (3,6) 3,63 - 4,3 (4,6) ; N = 10 ; Me = 40,7 x 10,2 µm ; Qe = 4 ; clavées, tétrasporiques.
Cheilocystides (C) : vers 26,5-37,7 x 5-7,5 µm ; en fer de lance acuminée, peu fréquentes.
Pleurocystides (D) : 39-50 x 5,5-9,5 µm, de même type, assez rares, peu émergeantes, difficiles à lire jusqu’à la base.
Articles du suprapelis (E) : essentiellement globuleux parfois mais rarement presque ronds de 9,5-21,5 x 7-14,5 µm, entre lesquels on peut discerner des articles tubulaires de 4,5-5,5 µm environ parfois émergeant. 

 
 
Discussion :
 
Cette plante peut faire penser à un petit Lactarius camphoratus mais la couleur du chapeau est plus pâle, tirant plus sur l’orangé, l’odeur ne rappelle pas la chicorée. Les caractères microscopiques sont assez proches mais les spores de cette espèce sont légèrement plus courtes. De plus, Lactarius camphoratus semble être un lactaire poussant uniquement sous résineux, sur des sols peut-être plus acides. Il est en effet très commun dans les tourbières jurassiennes. Lactarius serifluus (Lactarius cimicarius ?) est également très proche de couleur et son odeur est assez proche mais il a une dimension plus impressionnante, et surtout, ce dernier ne montre pas de cystides.
 
Synonyme :
 
Lactarius rostratus Heilman Clausen & al.
 
 
 
 



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