Lactarius quieticolor H. Romagnesi
Habitat
 
Nombreux exemplaires trouvés le 24 septembre 2009 sur la commune de Dammartin les Templiers (25) dans une forêt de pins mêlés de jeunes épicéas sur sol relativement acide.
 
Chapeau :
 
Jusqu’à 65 mm pour notre récolte. Plan à marge enveloppante et centre légèrement affaissé dès le début et finalement légèrement déprimé avec la marge droite. Revêtement gras, nettement zoné, et même cerné en périphérie, ruguleux et même avec de petites fossettes ça et là et pour les cernes dessinant comme de petites dents peu profondes. Couleur de fond orangé terne mais gouachée de brun rougeâtre, de grisâtre et intensément givré sur une grande partie de blanchâtre confus. Marge longtemps enveloppante puis droite, finement fibreuse et parfois confusément cannelée mais de manière molle.
 
Lames :
 
Jusqu’à 5 mm, assez espacées. Parois dédoublées à presque anastomosées à la jonction avec le stipe. Orange, verdissant par endroits, arête concolore plus pâle, falciforme et assez régulière.
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Stipe :
 
35-50 x 9-13 (17) mm. Droit ou un peu tordu, régulier ou terminé en pointe, rarement boursoufflé, ridé, parfois sillonné, avec de rares et discrètes, petites scrobicules dans la partie supérieure, mais vraiment peu nombreuses, couleur de fond, orangé pâle et terne, adoucie par un ensemble de très fines et petites fibrilles sur la majeure partie du stipe et dessinant un cerne blanchâtre, souvent très net, sous les lames. Pouvant également se salir de vert bleuté mais très discrètement et souvent localisé vers la base.
 
Chair :
 
D’abord consistante puis molle, à odeur fruitée du groupe, rappelant salmonicolor, saveur pratiquement douce à peine un peu piquante, d’abord blanche puis se colorant en orange dans le chapeau, l’âme du stipe restant bien blanche, et d’une manière très vive sous les lames et près du cortex. Lait carotte pratiquement immuable.
 
Microscopie :
 
Spores (A) : 7,75-9,5x6,5-7,5 µm, globuleuses à ellipspoïdes, à ornementation presque entièrement réticulée et assez basse.
Basides (B) :.40-60x10-12 µm, tétrasporiques.
Cheilocystides (C) :25-30x4-7 µm, fusiformes acuminées, moniiformes, peu nombreuses et peu visibles.
Pleurocystides (D) :30-55x5-8 µm, fusiformes acuminées, très rares et très difficiles à observer.
Articles du suprapelis (E) :.de 2-5 µm, d’épaisseur, plutôt parallèles avec des articles emmêlés.
 
 
Discussion :
 
Lactaire à lait pratiquement immuable et carotte, à chapeau zoné et couleur brouillée, assez doux et fréquentant les pinèdes acides. Le dessin sporal rappelle celui réalisé dans le livre de Heilmann Claussen & al. pour quieticolor. La croissance sous pins (ici à crochet et non sylvestres), le sol acide ne sont pas rédhibitoires. Même la couleur générale peut varier car Lactarius quieticolor est un champignon très polychrome. Lactarius sanguineo –virescens Fillion est donné amer et même piquant, il est à exclure. Il semble maintenant que Lactarius hemicyaneus Romagnesi (= L. deliciosus v. hemicyaneus Romagnesi = L. quieticolor v. hemycianeus (Romagnesi) Basso) ne soit qu’une variation écologique de Lactarius quieticolor. La coloration bleu vert de la chair pouvant se retrouver ou non chez des individus de même station. Reste l’énigmatique Lactarius pinastri Romagnesi, non conforme ici car donné âcre. Le problème est de juger du degré de son âcreté car si  Lactarius quieticolor est pratiquement doux, il ne l’est pas totalement. On peut alors songer  peut-être à la forme semisanguinascens M. Bon, sous pins et dans la bruyère, à stipe scrobiculé mais le sommet du stipe n’est pas lavé de lilacin (caractère constant ?).

Synonyme :

Lactarius deliciosus var. quieticolor (Romagnesi) Krieglstr.

 
 



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